Cinquième séance du séminaire « Re/lire les sciences sociales » (18/03/2024)

Date :Lundi 18 mars de 13h00 à 15h30

Vous êtes invité.e.s à la cinquième séance de l’édition 2023-2024 du séminaire « Re/lire les sciences sociales », organisé par le Département de sciences sociales de l’ENS de Lyon et le Centre Max Weber.

Elle aura pour intervenante Sara Farris, professeure de sociologie à la Goldsmith University de Londres, spécialiste des migrations, des questions de genre et de l’économie politique du care.

Elle présentera son ouvrage In the Name of Women’s Rights.The Rise of Femonationalism , paru en 2017 (Duke University Press), et sa traduction récente en français (Éditions Syllepse, 2021).

La traductrice de l’ouvrage, July Robert, sera également présente et abordera les questions relatives à la circulation des concepts entre les langues, dans la perspective des traductions militantes.

Dans cet ouvrage, Sara Farris part du constat, a priori surprenant, d’une double réappropriation : d’une part, la réappropriation, par les élites politiques nationalistes, du discours féministe ; d’autre part, la réappropriation, par des féministes convaincu×e×s, des discours xénophobes portés par les élites politiques nationalistes… En comparant l’Italie, la France et les Pays-Bas, mais aussi en multipliant les approches, tant sociologique, qu’économique et politique, Sara Farris montre que les politiques d’intégration, qui prétendent libérer les femmes immigrées du joug masculin dont elles seraient les premières victimes, reproduisent en réalité les stéréotypes de la féminité sans pour autant aboutir à l’égalité des sexes, notamment sur le marché du travail. Les femmes immigrées sont ainsi encouragées à devenir de bonnes mères tout en devant occuper des emplois précaires et souvent considérés comme féminins.
 
Ainsi, le fémonationalisme permettrait à la fois aux partis nationalistes d’élargir leur électorat et aux féministes convaincu×e×s de croire en l’émancipation des femmes immigrées par le travail – précaire mais malgré tout perçu comme émancipateur – tout en cantonnant les femmes immigrées à des rôles genrées dans l’emploi, dans la famille et dans la société. Ces femmes constituent ainsi une « armée régulière de travailleuses » au service du discours fémonationaliste.

Discutant : Nur Noukhkhaly, doctorant au CMW.

Animation de la séance : Solveig Coulaud et Léonor Gorges, élèves à l’ENS de Lyon.

La séance se déroulera intégralement en langue anglaise.

L’événement est organisé en mode hybride le lundi 18 mars 2024, de 13h à 15h30, simultanément dans les locaux de l’ENS de Lyon - site Descartes, en salle D2.018 (15 parvis René Descartes - 69007 Lyon) et en visioconférence.

Le lien de connexion sera transmis après inscription auprès de leonor.gorges@ens-lyon.fr ou solveig.coulaud@ens-lyon.fr

Contact : nur.noukhkhaly@ens-lyon.fr