Journée d’étude - Corps vulnérables, corps exposés, corps invisibles : le prisme des cultures publiques

Date :Vendredi 19 janvier 2018 de 09h30 à 16h15
Lieu :Universitié Jean Monnet - Rue Tréfielerie - 42000 SAINT ETIENNE
Adresse :

UJM Salle H206 Bâtiment H / Site Tréfilerie

Journée d’étude - Corps vulnérables, corps exposés, corps invisibles : le prisme des cultures publiques

Vendredi 19 janvier 2018

9h30 Accueil – UJM Salle H206 Bâtiment H / Site Tréfilerie

9h45 Introduction de Julie Thomas (organisatrice de la journée), MCF STAPS à l’UJM, équipe 4 « Cultures publiques » du Centre Max Weber (UMR 5283)

10h Intervention de Sylvain Ferez, MCF HDR en STAPS à l’Université de Montpellier, laboratoire SANTESIH

Étendre le champ culturel des possibles : enjeux liés à l’expression publique et à la mise en scène des pratiques sportives

En s’appuyant principalement sur des travaux menés sur le sport LGBT et sur le sport paralympique, cette communication interrogera les mobilisations sportives de groupes dits "minoritaires" comme des manifestions dans l’espace public d’une "lutte pour la reconnaissance" (Honneth, 1992) visant avant tout des effets culturels. Les formes sportives que prend ici l’expression de la "fierté culturelle" seront ainsi conçues à la fois comme une réponse active à l’expérience du mépris et comme un appel à la justice (Rawls, 1971). Pour ceux qui les produisent, ne s’agit-il pas avant tout de rétablir un sentiment de justice ? Les éléments apportés serviront, dans un second temps, à questionner la notion de "cultures publiques", notamment au regard de la nécessité d’échapper à l’opposition entre tenants du multiculturalisme et ceux de l’universalisme. Ce sera l’occasion d’éclairer sous un angle neuf certains enjeux de la montée du modèle social du handicap et de l’idéal d’une société inclusive.

Intervention (30-40 min) et discussion

11h Intervention de Laurent Gaissad, Docteur, maître-assistant associé à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Val de Seine


La fabrique des identités problématiques : cultures et sexualités publiques au temps du sida

Détours par des enquêtes menées ces vingt dernières années, notamment : un travail de doctorat (« Une forme notoire de sexualité secrète : chronique territoriale du désir entre hommes dans le sud de la France », sous la direction de Alain Tarrius) portant sur les formes d’appropriation sexuelle des espaces naturels et le rôle des acteurs publics à leur égard ; un post-doctorat de l’Université de Bruxelles consistant en une ethnographie du circuit festif gay européen s’intéressant au déplacement identitaire des hommes gais, et à la maximalisation de leurs échanges, notamment sexuels, par la circulation et l’usage de psychotropes, rompant avec la normalisation psychologique et médicale au temps du sida ; une recherche financée par Sidaction sur « La construction de la compulsivité sexuelle, des addictions et des risques multiples chez les homosexuels masculins » ; et un travail de recherche-action avec l’association ACCEPTESS-T d’auto-support de personnes transgenres vivant avec le VIH en Ile de France, dans un contexte marqué simultanément par l’expérience de la migration, de la prostitution, de la transidentité, du VIH et des discriminations multiples associées.

Intervention (30-40 min) et discussion

12h 13h30 Pause-déjeuner


13h30 Intervention de Gabriel Uribelarrea, doctorant en sociologie sous la direction de Pascale Pichon, CMW équipe 4


« Aller vers » les travailleurs sociaux. Quand l’hôpital se saisit de « l’accès aux soins » des personnes sans-abri

Un des dispositifs emblématique de l’action publique envers les personnes sans-abri est l’équipe mobile médico-sociale, à l’image du Samusocial de Paris (Cefaï & Gardella, 2011). Ma communication portera sur une autre forme « d’aller vers », moins analysée : l’intervention d’équipes mobiles médico-sociales auprès de travailleurs sociaux. Je montrerai comment, au fondement de celles-ci, se trouve l’évaluation du corps des personnes sans-abri par les travailleurs sociaux – son « cadrage médical » (Dodier, 1993) –, définie comme problématique par ces professionnels et, surtout, par des professionnels hospitaliers. C’est d’ailleurs au sein de l’hôpital que ces équipes sont apparues. Partant de là, il s’agira alors d’interroger comment la culture de ce « monde social » (Strauss, 1992 ; Cefaï, 2015) devient publique et contribue à la définition du problème public de « l’accès aux soins » des personnes sans-abri.

Intervention (30-40 min) et discussion

14h30 Intervention de Philippe Liotard, MCF HDR en STAPS à l’Université Lyon 1, laboratoire L-VIS



« Corps exposés et corps vulnérables, une vision culturelle des différences


L’idée de cette intervention consiste à penser la manière dont les corps vulnérables, exposés (au sens de confrontés) à un certain nombre de risques, paupérisés, stigmatisés, sont exposés (au sens de mis en scène) dans les médias et comment ils servent d’outil de communication aux ONG en quête de financements (dans une sorte de rhétorique immédiate, liée à l’image).

En partant de la métaphore de "l’école des mendiants", d’Albert Cossery, nous discuterons comment l’exposition ou au contraire l’effacement des corps vulnérables rend compte de notre rapport à l’autre et à notre propre identité.

Intervention (30-40 min) et discussion

15h30 Dernières questions sur les 4 présentations

15h45 Intervention conclusive de Jérôme Beauchez, MCF à l’UJM, CMW équipe 4

16h15 Fin de la journée

Publié le 12 juillet 2017