Camille Martin

Chercheur.e.s, enseignant.e.s-chercheur.e.s

Équipe Dispositions, pouvoirs, cultures et socialisations

Thèse soutenue en Décembre 2017

Titre : « Quand la puissance publique délègue l’égalité : ethnographie de la politique de développement du football féminin en France (2011 - 2017) »

Articulant des questionnements propres à la sociologie du travail (associatif), du genre et de l’action publique, ma thèse interroge les enjeux de la recomposition de l’action publique, au travers des effets sociaux de sa délégation au secteur associatif.
Ces interrogations se cristallisent autour de la question de l’injonction publique à la féminisation du sport par les fédérations sportives, dans le cadre de la relation partenariale qui lie la puissance publique et le mouvement sportif. J’ai ainsi lu la politique de féminisation du football engagée par la Fédération Française de Football comme une politique publique sectorielle en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, déléguée par l’État.
En observant ces dispositifs depuis le travail de ceux et celles, salarié-e_s associatif-ve-s de droit privé, à qui incombent ces missions de service public il s’est agi de rendre compte du processus de professionnalisation de ces travailleur-euse-s au gré de leur appropriation d’un ethos de service public.
Interrogeant les conditions de travail des salariées de la fédération mobilisées en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes dans le sport, j’ai montré que leur propension à s’aménager un monopole sur leur secteur professionnel en naturalisant les dispositions féminines structure leur mode d’intervention en faveur du football féminin et fait peser le risque d’une dégradation symbolique de l’activité en l’éloignant de l’étalon masculin. J’ai également mis en lumière la relation qui existe entre la socialisation sportive et professionnelle de ces travailleuses et leur propension à lire les rapports sociaux de sexe comme individualisés plutôt que systématiques.

Travaux de démographie sportive
Depuis 2012, je réalise des travaux quantitatifs sur la diffusion du football féminin depuis les années 1990. Sur la base des données administratives collectées par la FFF, j’ai mis au jour les grandes étapes du développement des pratiques féminines. Etudiant également les trajectoires sportives des joueuses, j’étudie les modalités de construction d’un engagement sportif et les conditions différenciée de la socialisation sportive des hommes et des femmes.

Publications
Articles
2021, « Se mettre au football, arrêter le football. Quantifier les contraintes à la pratique des femmes », Staps, 131, 65-83
2019, « Quand les femmes viennent au football (1992-2019) », Jurisport, n199, 41-45
2018, « Compétences masculines, qualités féminines. Stratégies dominées de légitimation professionnelle chez des salariées du football féminin. », Regards sociologiques, n52, pp 81-100
2016, « Choisir son camp. L’identification ethnico-nationale des footballeuses d’un club francilien », Lendemains, n161, p. 51-61
2014, « Visibilité et désamorçage des antagonismes sociaux dans des équipes féminines de football », Mouvements 2/ n78, p. 95-102
2014, « Faire du football féminin en Grande Ecole : Résistance aux stigmates et formation d’un esprit de corps », Jurisport, 3/ n140, p. 23-26

Rapports de recherche
2018, Trajectoires sportives des footballeuses (1992 - 2017), rapport de recherche pour la Direction Technique Nationale de la Fédération Française de Football.
2014, Le football féminin de base : éléments quantitatifs et qualitatifs, rapport de recherche pour la Direction Technique Nationale de la Fédération Française de Football.

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