Thématiques de recherche

Axe Cause Crise et Controverse Environnementales (3CE)

Cet axe de travail au sein de l’équipe POCO, dénommé 3CE, porte sur les Causes, Crises et Controverses environnementales qui participent à la redéfinition de ce qui fait société aujourd’hui et participent de celle qui vient. Ces notions renvoient tant aux imaginaires et qu’aux engagements d’individus ou de collectifs autour d’enjeux émergents ou identifiés : la cause est ce pour quoi on se mobilise, qui révèle ce qui nous concerne et qui motive certaines de nos actions ; les crises sont celles, réelles, existants sur des territoires et qui attaquent des milieux de vie humain et la « nature » ; les controverses engagent des disputes sur les connaissances et leur reprise par des référentiels d’action par des collectifs plus ou moins institués.
L’environnement quant à lui est défini par rapport à une situation donnée. Il s’agit de la forme réduite des éléments signifiants au regard d’une situation d’interaction, se dégageant sur le fonds d’un contexte plus général non signifiant.
Nos approches sur l’environnement relèvent d’une sociologie, et d’une anthropologie qui aborde notamment les axes suivants :

  • Travail et environnement. Les questions liées à l’environnement re- problématisent le travail et sa sociologie : apparition de nouvelles professionnalités, exercice renouvelé de réunions collectives basées sur des séances d’interaction diverses, du séminaire aux sorties nature, ou habiletés techniques en voie d’être reconnues. Est-ce que l’environnement pose les bases de rapports au travail inédits, une autre articulation entre travail et hors travail créant de nouveaux modes de vie plus écologiques, et de nouvelles manières de gouverner les relations à l’autre et au politique ?
  • Pratiques situées. Nous portons nos enquêtes sur des environnements situés, travaillant des attachements à des contextes, des lieux ou des espèces, qui relèvent d’une référence à des sites et des séquences d’interaction. Nous observons des changements d’échelle et des manières de les articuler, entre le microsociologique ou l’ethnographique d’une part, et des focales plus larges d’autre part, tels que les ethnographies multisituées, la discipline scientifique ou la politique publique. Cela pose notamment la question des rapports entre les concepts de milieu et de territoire et de local et de global.
  • L’émergence comme trait commun des problématiques environnementales.
    Des formes du social en creux, des objets longtemps dénigrés, ou passant à travers les formes légitimes de régulation des pratiques, posent le problème des questions environnementales comme formes d’émergence et vice versa. Aux marges de la reproduction sociale, l’environnement est aussi un enjeu de recomposition qui appelle des alternatives, voire des radicalités en matière de posture de recherche, de pratiques observées ; ou d’imaginaire des acteurs de l’environnement.
  • Engagement et méthode.
    Nous travaillons de manière pluridisciplinaire entre SHS mais parfois aussi avec les sciences dites dures, dans une démarche pragmatique sur le plan théorique, et dans la mise en acte d’une méthodologie adaptée en prise avec des terrains. Notre travail intègre d’une manière ou d’une autre les acteurs des terrains, la réflexivité du chercheur et des acteurs avec lesquels on travaille, en reconnaissant que les connaissances sont construites et de plus en plus souvent co-construites dans les partenariats entre acteurs, dans lesquels on trouve aussi le sociologue ou l’anthropologue.

Axe Dynamiques de l’engagement et des mobilisations

L’axe « dynamiques de l’engagement et des mobilisations » regroupe des travaux portant sur :

  • l’engagement militant
  • les mouvements sociaux
  • l’expression de la conflictualité sociale dans l’en-deçà des mouvements sociaux
  • l’action communautaire

Nos recherches s’intéressent aux logiques et aux formes contemporaines de l’engagement militant et de la participation à la vie collective, les formes d’expression de la solidarité, la part de compétences discrètes tels le mensonge ou le silence, l’organisation de la filiation dans les courants des mobilisations, la constitution d’alliances, l’institutionnalisation du militantisme dans le travail social et les évolutions du travail social induites par la logique de l’action communautaire.

Il ne s’agit pas de s’en tenir aux terrains couverts par la sociologie des mobilisations mais de penser aussi l’amont et l’après des mobilisations, ainsi que ce tout qui s’avère, du point de vue des acteurs, une manière de prendre en charge des objets collectifs. Cette optique nous amène, logiquement, à réinterroger un certain nombre de couples oppositionnels du type : domination/résistance, privé/public (ou personnel/politique), militantisme/travail social, militantisme/activisme, mobilisations qualitatives et expressives/matérialistes, appartenances collectives/engagement citoyen...

La question des effets de nos travaux compte tout particulièrement pour nous qui prétendons nous inscrire dans des optiques impliquées/appliquées.

Contacts : Claire Autant-Dorier, Nicolas Chambon, Aurélia Léon, Christophe Trombert.