Laboratoire de sociologie généraliste, le Centre Max Weber regroupe un grand nombre de sociologues du site de Lyon-Saint-Étienne. Il est rattaché institutionnellement à quatre tutelles : le CNRS, l’École Normale Supérieure de Lyon, l’Université Jean Monnet Saint-Étienne et l’Université Lumière Lyon 2. Ce qui en fait une Unité Mixte de Recherche (laboratoire associant le CNRS et des établissements d’enseignement supérieur et de recherche).
Au 1er janvier 2023, le Centre Max Weber regroupe 208 membres (dont 112 doctorant.es), et 74 chercheur.es associé.es. Ses membres sont des doctorant.es, des chercheur.es et des enseignant.es-chercheur.es statutaires ou contractuel.les, des personnels d’accompagnement à la recherche.
En reprenant le nom d’un grand fondateur de la sociologie, qui marque aujourd’hui encore les sociologies contemporaines les plus diverses par ses travaux de sociologue et d’épistémologue des sciences sociales, les membres du Centre Max Weber indiquent leur attachement à un pluralisme théorique, méthodologique et épistémologique.
Les recherches du laboratoire, du fait de ce pluralisme, de sa taille et son histoire, couvrent un large champ de thématiques de recherche : les formes de socialisation, le genre, l’éducation, le travail, la parenté, la connaissance, l’urbain, la culture, les sociologies visuelles… Ces thématiques sont explorées dans les six équipes du laboratoire et de façon transversale.
La recherche en sociologie se déploie sous diverses formes : thèses, contrats de recherche, communications (congrès, colloques, journées d’études, séminaires), publications (ouvrages, articles, sites web), formation à la recherche (masters et doctorat). Le CMW développe ces activités avec des partenaires académiques, mais aussi de nombreux acteurs du monde socio-économique, développant ainsi les recherches dites collaboratives et participatives.
Le Centre Max Weber est très impliqué dans différents réseaux de recherche : la Maison des Sciences de l’Homme Lyon Saint-Étienne, des Groupements d’Intérêt Scientifique, des Réseaux Thématiques.
Il est localisé sur plusieurs sites :
- Site Berthelot de l’Université Lyon 2, à Lyon.
- Site Porte des Alpes de l’Université Lyon 2, à Bron.
- Site Descartes de l’ENS de Lyon, à Lyon.
- Site Tréfilerie de l’Université Jean Monnet, à Saint-Étienne.
Direction
Directrice
Depuis le 1er janvier 2024
Directeurs.trices adjoint.es
Historique
Le Centre Max Weber est issu du regroupement, au 1er janvier 2011, du GRS (Groupe de Recherche sur la Socialisation) à Lyon et du MODYS (Mondes et Dynamiques des Sociétés), lui-même produit du regroupement en 2007 du CRESAL à Saint-Étienne et du GLYSI-SAFA à Lyon.
La réunion des trois laboratoires a répondu à une double dynamique, institutionnelle et scientifique. Institutionnelle dans la volonté des tutelles nationales (InSHS du CNRS) et universitaires (ENS de Lyon, Université Jean Monnet de Saint-Étienne et Université Lumière Lyon 2,) de voir les sociologues de la région Lyon-Saint-Étienne se réunir dans une unité commune ; scientifique dans le souhait exprimé par les chercheur.es et enseignant.es-chercheur.es de constituer un pôle de référence nationale de sociologie à Lyon et à Saint Étienne. Le Centre Max Weber a été dirigé de 2011 à 2014 par Jean-Hugues Déchaux, de 2015 à 2018 par Bruno Milly.
Créé en 1976, le Groupe de Recherche sur la Socialisation a été le premier laboratoire sociologique français dédié à l’étude des cadres, des modalités, des temps et des effets de socialisation. Ses travaux avaient une filiation tant durkheimienne que wébérienne. Il a maintenu par ailleurs une perspective transversale par rapport aux sous-champs de la sociologie, la même problématique scientifique lui permettant de travailler sur des « socialisations primaires » comme sur des « socialisations secondaires » et sur des dimensions différentes de la socialisation : socialisation corporelle comme langagière, spatiale comme temporelle, esthétique comme politique, etc.
En gestation à partir de 1955 dans la mouvance d’Économie et Humanisme – l’association du père Lebret, le Centre de Recherches et d’Études Sociologiques Appliquées de la Loire, le CRESAL, a été créé en 1958. Il a rapidement accueilli en son sein des économistes et des sociologues, avec une influence certaine des milieux catholiques. A vocation appliquée, il agit d’abord comme une association d’ingénieurs sociaux en répondant à la commande d’études de la ville de Saint-Étienne et d’administrations d’État, sur le budget des ménages, la fréquentation et le déplacement en ville de la capitale de la Loire, voire de la campagne avoisinante, les infrastructures, puis la délimitation du parc naturel régional du Pilat, la profession de taxi et progressivement des recherches à vocation nationale. Il a été associé au CNRS, comme Équipe de Recherche Associée en 1974. En 1982, ses membres sont devenus fonctionnaires. Le CRESAL était composé dans les années 1990 d’une dizaine de titulaires travaillant autour de la question sociale, de l’identité, de l’économie industrielle et de l’environnement. A la demande du CNRS, il s’est associé au GLYSI-SAFA en 2007 pour former le MODYS.
Le GLYSI (Groupe Lyonnais de Sociologie Industrielle) a été fondé au sein de l’association Économie et Humanisme, où il a commencé à exister comme groupe de fait au début des années 1970. L’enquête fondatrice, publiée sous le titre Trois ateliers d’OS (Bernoux, Motte, Saglio, 1973), s’est déroulée d’octobre 1969 à mi-1971. Le GLYSI, devenu équipe CNRS en 1976, en même temps que le GRS, a gardé son orientation en sociologie du travail et des relations professionnelles attirant des chercheurs, jeunes ou confirmés (tels Jean Bunel). Il a vécu au sein d’Économie et Humanisme jusqu’en 1981, date à laquelle les deux groupes – militants et chercheurs – se sont séparés du fait de leurs conceptions différentes des finalités de la recherche. L’Université Lyon 2 a alors accueilli les chercheurs, sur le site de Bron d’abord, puis à partir de 1985 à la Maison Rhône-Alpes des Sciences de l’Homme (MRASH), nouvellement créée. P. Bernoux a été le directeur du GLYSI de 1980 à 1992 ; lui ont succédé J. Saglio, R. Bernard, C. Giraud et B. Ganne, jusqu’au regroupement en 2007 au sein du MODYS dirigé par J.-C. Rabier. Dans les années 1990, le GLYSI, devenu GLYSI-SAFA (Sociologies et Anthropologies des Formes d’Action) a élargi ses domaines d’étude, initialement centrés sur l’analyse du travail et des organisations industrielles, pour s’intéresser à d’autres types d’organisations (PME-PMI, administrations), aux relations professionnelles, aux logiques et effets de l’internationalisation, aux groupes professionnels et aux institutions dans un sens large, aux formes d’action. Deux ouvrages collectifs Univers privés et publics. Dynamiques de recompositions (Giraud, Maurines (dir.), 2000), Les « creux » du social (Ganne et alii, 2005) témoignent de cette dernière période.