Séminaire équipe MEPS « La socialisation à tous les âges de la vie » : 1ère journée le 13 février

La socialisation durant la vieillesse

La première journée du séminaire de l’équipe MEPS « La socialisation à tous les âges de la vie » aura lieu vendredi 13 février 2015 sur le thème « La socialisation durant la vieillesse ».

Cette séance aura lieu dans la salle du Conseil de l’IUT Lumière Lyon 2, de 9h30 à 15h30

Le senior sportif : construction socioculturelle d’un nouveau mode de vieillir

Pia Henaff-Pineau (MCF UFR Staps, Université Paris Sud)

La pratique physique et sportive, longtemps réservée à une jeunesse bourgeoise et masculine, s’est fortement ouverte aux femmes puis aux personnes âgées à partir de la 2nde moitié du 20ème siècle. Ces tendances d’évolution interrogent le changement de statut des activités physiques et sportives dans la lutte contre le vieillissement, mais aussi la construction des dispositions socioculturelles des seniors qui demeurent, deviennent ou redeviennent sportifs. Aussi l’analyse des trajectoires sportives et des transformations de la sportivité avec l’avancée en âge de seniors sportifs âgés de 50 à 89 ans, permettra de mettre en perspective et de discuter différentes conditions culturelles de leur pratique : les socialisations corporelles de la jeunesse, les étapes de vie et les ruptures biographiques, le niveau de diplôme, l’âge et le sexe des pratiquants, le contexte social de différentes générations, les politiques du « bien vieillir », le regard porté par des proches, et porté par un « autrui significatif » tel que le médecin généraliste .

Vieillesse, retraite et socialisation politique

Alexandre Lambelet (Professeur à la Haute école de travail social (HES-SO|HETS|eesp) de Lausanne)

Après un rapide retour sur les principaux champs d’investigation de la sociologie de la participation politique qui mettra au jour combien cette littérature a de la difficulté à penser des changements dans la participation politique des personnes âgées en dehors d’effets d’âge ou de génération, cette communication montrera, tant à travers une revue de la littérature qu’à travers nos propres travaux, qu’à défaut d’une théorie générale, il est possible de mettre au jour un ensemble d’indices permettent de penser des mécanismes de politisation liés au passage à la retraite, que ces mécanismes de politisation s’articulent à la modalité de ce passage, à la dépendance des individus à ce nouveau droit ou plus encore à la participation à des collectifs de retraités.

2014. Des âgés en AG. Sociologie des organisations de défense de retraités. Lausanne : Antipodes, coll. "Le livre politique – CRAPUL".

Retraite et « expérience cancer ». Comprendre les rôles de femmes de malades au prisme de leur socialisation

Bastien Guillermin (Doctorant équipe MEPS, Centre Max Weber)

Dans le cadre de cette séance de séminaire, consacrée au processus de socialisation aux âges avancés, la présente communication s’intéressera aux différents rôles que peuvent avoir les femmes de personnes atteintes d’un cancer professionnel et plus spécifiquement d’une « affection professionnelle consécutive à l’inhalation de poussières d’amiante ».

A partir d’une enquête ethnographique réalisée dans le canton de Roussillon, auprès d’ouvriers de l’industrie chimique à la retraite qui souffrent d’une pathologie qui a été reconnue par la Sécurité Sociale comme étant une maladie professionnelle, je vais donc m’intéresser aux différents rôles conjugaux que peuvent avoir leurs épouses au cours de la prise en charge médicale. Au prisme de la question des soins, je vais tout d’abord voir en quoi des éléments comme leur position au sein de l’espace social local, leur appartenance générationnelle (je m’attacherai notamment à comparer les femmes de malades nouvellement à la retraite avec celles qui, au moment de la maladie de leur mari, avaient plus de 70 ans) et leurs expériences socialisatrices, permettent de comprendre les diverses façons dont elles peuvent accompagner leur conjoint malade. Dans un second temps, je porterai mon attention sur les différents rôles que peuvent avoir ces femmes de malades au sein de l’association de victimes. L’idée étant de s’intéresser aux deux groupes de femmes présentes au sein de l’association. Ainsi en comparant le « groupe des veuves » et celui des femmes, également veuves, qualifiées de « bénévoles » ou de « militantes » et qui ont notamment à charge d’organiser des rencontres auxquelles participent les premières, je m’attacherai à montrer en quoi leur socialisation, leur position sociale et leur âge, peuvent permettre de comprendre leur appartenance à l’un de ces deux groupes.