Séance conjointe du séminaire de l’équipe POCO et de l’axe « Sociologies visuelles » du CMW (19/04/2024)

Date :Vendredi 19 avril de 10h00 à 17h00

L’équipe 3, Politiques de la connaissance : savoirs situés et enjeux démocratiques et l’axe transversal Sociologies visuelles du Centre Max Weber co-organisent une journée exceptionnelle, vendredi 19 avril 2024, autour du film documentaire La Place des choses (2022, AREC, 75 min.), en présence de son réalisateur Baptiste Aubert et de sa cheffe monteuse, Amélie Bussy.

Intitulé de la journée : Du terrain au cinéma : dialogue interdisciplinaire autour du montage du film ethnographique La Place des choses.

Invité.e.s :

  • Baptiste Aubert est docteur en anthropologie de l’université de Neuchâtel (Suisse). Ses recherches portent sur les processus de patrimonialisation du travail et l’utilisation des objets dans la production de récits mémoriels. Par ailleurs, il s’intéresse à la manière dont le film peut rendre compte de processus sociaux complexes et parfois invisibles comme la mémoire, la nostalgie ou l’oubli. En septembre 2024, il débutera un projet de recherche sur l’implantation des infrastructures de l’Internet dans et aux abords du port de Marseille ;
  • Amélie Bussy est MCF en études cinématographiques et création documentaire à l’Université Lumière Lyon 2. Son travail porte sur l’esthétique du cinéma documentaire et les démarches des cinéastes. Autrice d’une thèse et de nombreux articles sur les « reprises » d’images dans le cinéma de Harun Farocki, ses recherches s’intéressent à la politique des films et la mise en scène de l’histoire et de la mémoire. Par ailleurs monteuse de films et encadrant la pratique filmique et la recherche-création à Lyon 2, le montage occupe une grande place dans son travail.

Programme de la journée :

  • 10h à 12h30 : séminaire de l’équipe POCO.

Lors de cette séance du séminaire, Baptiste Aubert et Amélie Bussy reviendront sur l’expérience partagée que fut le montage du film documentaire La Place des choses, présenté par Baptiste Aubert pour l’obtention de son doctorat en anthropologie. Dans une intervention pensée en forme de dialogue, il et elle reviendront de manière réflexive sur la transformation des formes de connaissances depuis le terrain ethnographique jusqu’à l’écriture filmique. La communication portera sur deux éléments centraux qui permettront d’évoquer certains choix de réalisation : la présence du réalisateur et la transcription filmique des processus mémoriels et patrimoniaux.

Dans La Place des choses, le chercheur est présent, derrière la caméra. Là où le cinéma documentaire s’intéresse à la place du filmeur et à sa constitution comme personnage, l’enquête ethnographique interroge la place du chercheur sur son terrain. Il s’agira de questionner ce choix tout en revenant sur les présupposés inhérents à chaque discipline.

Filmer la mémoire de l’industrie a par ailleurs exigé de questionner la façon dont le cinéma ethnographique comme documentaire n’ont cessé de filmer des métiers en voie de disparition. Comment aborder la mémoire de l’industrie dans l’ancienne ville textile de Verviers en Belgique ; comment la filmer ? Comment donner à voir les pratiques patrimoniales sans tomber dans un récit nostalgique idéalisant le passé ? Le dispositif du film propose une série de resserrements (filmer les objets, mettre en scène la parole, filmer les corps et les lieux) qui seront analysés lors de la séance, pour essayer de saisir comment le documentaire ethnographique peut, par des gestes spécifiques, donner vie et amplitude mémorielle à des témoins matériels. La présentation sera ponctuée d’extrait de travail et de séquences du film.

La séance se déroulera en salle Elise Rivet, au 4e étage de la MSH LSE (14 avenue Berthelot - 69007 Lyon).

  • 14h à 17h : séance de l’axe transversal « Sociologies visuelles » (dans le cadre de son Séminaire Image animée).

Projection de La Place des choses, suivie d’un débat avec Baptiste Aubert et Amélie Bussy.

En Belgique, dans l’ancienne ville industrielle de Verviers, j’ai filmé un groupe d’hommes qui conservaient et réparaient d’anciennes machines textiles. Imitant leur passion, j’ai moi aussi commencé une collection et me suis mis à arpenter les brocantes de la ville à la recherche de navettes de métiers à tisser. À travers l’ethnographie de ces deux collections, le film « La place des choses » questionne les objets qui traversent nos vies et explore notre rapport à la mémoire et au passé.

La projection aura lieu dans les locaux de l’université Lumière Lyon 2, site Berges du Rhône, dans l’enceinte de l’amphithéâtre Benveniste (cour du Bâtiment Gaïa, derrière la bibliothèque Chevreul) (86 Rue Pasteur - 69007 Lyon).

Contact : Béatrice Maurines et Anthony Pecqueux