Une (petite) mesure de santé publique. Politiques et usages de la prescription d’activité physique auprès de personnes vieillissantes.

Flavien Bouttet, Lauzanne Marie-Amélie, Julie Thomas, Didierjean Romaine, Héas Stephane, Hot Florian, Gall Eline Le, Loehr Mélanie Lepori, Lessard Coralie, Rémy Alix et al.

Rapport de Flavien Bouttet, Lauzanne Marie-Amélie, Julie Thomas, Didierjean Romaine, Héas Stephane, Hot Florian, Gall Eline Le, Loehr Mélanie Lepori, Lessard Coralie, Rémy Alix et al. , Iresp, 2025.

Résumé :

Programme PrescAPP. Une “petite” mesure de santé publique. Politiques et usages de la prescription médicale d’activité physique auprès de personnes vieillissantes. Collectif PrescAPP

Contexte :
Le programme PrescAPP étudie la conception, la mise en oeuvre et la réception des politiques publiques, suite à la loi instaurant et encadrant la prescription d’activité physique adaptée (PAP).

Objectifs :
Le projet vise à montrer comment les normes de santé publique contemporaines se diffusent dans chaque « petite » mesure de santé publique, tant dans leur organisation, leur mise en oeuvre que leur appropriation. Il met aussi en lumière comment les inégalités sociales et territoriales structurent ces processus de mise en oeuvre et d’appropriation.

Méthodologie :
L’enquête repose sur une enquête qualitative par entretiens semi-directifs : 107 avec des acteurs de la conception et de la mise en oeuvre des politiques publiques, 81 avec des médecins générales et 49 pratiquantes ont été rencontrées. Les observations participantes sur plusieurs territoires et de l’exploitation de différentes bases de données nationales ou ad hoc complètent le corpus.

Principaux résultats :
Le déploiement de la prescription dépend de configurations locales particulières, d’engagements politiques et financiers des instances étatiques ainsi que de « passeurs » de la politique, dirigeantes, salariées, médecins ou élues de structures privées ou publiques. La PAP s’inscrit dans les évolutions de l’organisation des soins primaires et des modes d’exercice. Son intégration reste partielle. Le « processus de prescription » d’AP passe régulièrement par d’autres professionnelles, qui agissent comme intermédiaires pratiques de la prescription. Les pratiques de prescription sont également sous-tendues par un tri des « bénéfiaires » selon leurs caractéristiques sociales, cliniques et corporelles. Le cadrage médical favorise néanmoins l’entrée dans les programmes, s’agissant de pratiquantes majoritairement peu sportifes. L’engagement subjectif régulièrement rapporté est lié au rôle facilitant de l’APA dans les transitions liées à l’avancée en âge, dans les sphères professionnelles, comme familiales.

Apports ou impacts potentiels :
L’enquête démontre que les formes d’organisations choisies relèvent de choix politiques, et interroge la forte délégation de missions auprès d’acteurs privés associatifs ou marchands. Elle invite à interroger l’intérêt d’une offre publique et accessible pour tous. Elle donne aussi des éléments nouveaux quant à certains rôles et reconnaissances professionnelles à valoriser/reconnaître. Enfin, l’enquête montre le sens que peut revêtir l’entrée dans un parcours pour des personnes vieillissantes, au-delà des enjeux de santé publique au fondement des programmes.

En savoir plus : Rapport disponible en intégralité sur Hal

Équipes concernées : Cultures publiques