Résumé :
Cet article interroge les singularités de l’expérience des violences conjugales dans les mondes ruraux. Il repose sur deux enquêtes ethnographiques menées dans deux territoires distincts auprès de femmes de classes populaires, au moment de l’entrée dans la vie adulte sur le premier terrain et âgées d’une cinquantaine d’années sur le second. Dans les deux cas, les violences, rarement rapportées auprès d’institutions, ont émergé au fil de l’enquête. Si les espaces étudiés sont caractérisés par l’éloignement de structures spécialisées dans la prise en charge des violences, le degré d’interconnaissance élevé et la précarité de l’emploi féminin influencent les parcours de violences. L’article montre d’une part que la précarité économique des femmes favorise leur durabilité. D’autre part, l’interconnaissance, dominée par les hommes, peut rendre leur dénonciation coûteuse, y compris pour les femmes les plus intégrées sur la scène publique locale.
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