La sixième séance publique de l’équipe Dispositions, pouvoirs, cultures, socialisations est organisée. Elle sera dédiée à la présentation de l’avancée des travaux de deux doctorants de l’équipe :
Léna Pamboutzoglou, doctorante en sociologie (ENS de Lyon, CMW) : « La sexualité en France après 50 ans : présentation d’un projet de thèse sur les logiques sociales du vieillissement sexuel. »
Résumé : La sexualité des personnes âgées fait face à deux stéréotypes très prégnants : l’asexualité et le
a « vieux eille sexy » (Gott, 2005). Le premier stéréotype est appuyé par des discours biologisants qui justifient que la fin de l’activité reproductive va de pair avec la fin de l’activité sexuelle, surtout pour les femmes. Le second stéréotype, à l’inverse, considère le maintien d’une vie sexuelle tout au long de la vie comme un élément essentiel d’un vieillissement « réussi ». À rebours de ces deux stéréotypes et de leurs écueils, une analyse sociologique permettrait d’apporter un nouveau regard sur la sexualité après 50 ans, et notamment d’éclairer ses recompositions au moment du vieillissement. En l’occurrence, une approche sociologique invite à aborder cette période de la vie comme le « lieu d’observation du traitement différentiel des sexualités selon le genre » (Lagrave, 2009), modulé par des rapports sociaux d’âge, de classe, de race et d’état de santé. Cette proposition de recherche prend sens dans un contexte français où la sexualité après 50 ans est un angle mort des recherches sociologiques sur la sexualité. Celles-ci se sont surtout focalisées sur les plus concernées par le risque d’infection au VIH/Sida ainsi qu’aux expériences socialisatrices à la sexualité dans la jeunesse. Mon intervention dans le cadre du séminaire DPCS a pour but de présenter et de mettre en débat les questionnements à l’origine de ce projet de thèse ainsi que les méthodes envisagées pour le mener à bien.- Léo Chalet, doctorant en sociologie (ENS de Lyon, CMW) : « Réinventer l’industrie ? Enquête sociologique sur le travail dans les startups industrielles »
Résumé : À la fin des années 2010, les politiques publiques font de la « réindustrialisation » un mot d’ordre (Voy-Gillis, 2020) afin de contrer les fermetures d’usines, caractéristiques de la désindustrialisation en vigueur depuis les années 1970 (Deshayes et Lomba, 2017). C’est dans ce contexte que les « startups industrielles », de jeunes entreprises innovantes qui produisent des biens en série, se retrouvent particulièrement valorisées et financées. L’appellation interroge, renvoyant tantôt aux normes et pratiques du monde des startups, emblématiques du capitalisme contemporain (Flécher, 2021), tantôt au monde en déclin de l’industrie. À l’occasion du séminaire d’équipe, je souhaite présenter deux pistes/questions de recherche issues de quatre mois de terrain dans les startups industrielles de la région lyonnaise et stéphanoise. J’interrogerai d’abord la pluralité des trajectoires des fondateur
rices de telles entreprises, et leurs inégales dispositions à diriger et à « manager » des équipes. Ensuite, je questionnerai les rapports sociaux au travail dans ces entreprises, en partant de l’étude de leur composition sociale, qui emprunte à la fois au modèle industriel (recrutement "d’opérateurs" pour assurer la production) et au modèle des startups (proportion très importante de cadres).La séance aura lieu le vendredi 21 février, de 10h30 à 12h30, en présentiel à l’ENS de Lyon, site Descartes, en D4.143.
Un lien visio est disponible sur demande par mail aux responsables du séminaire ci-dessous.
Contact : Vey Victor ; estelle.herbaut@ens-lyon.fr