20/01/2020 : Tracer les lieux à mémoires multiples en France et en Europe avec Alain Battegay, Marie-Th. Têtu (sociologues) et Geneviève Erramuzpé (ancienne directrice de la Maison des enfants d’Izieu)
Au cours de cette séance, on s’interrogera sur les évolutions de deux lieux de mémoires, le Mémorial National de la prison Montluc à Lyon (voir aussi, en complément et par contraste, le site Montluc mémoires multiples et la Maison des enfants Juifs exterminés d’Izieu).
Les évolutions de ces deux lieux de mémoire, contemporains et différenciés, seront évoquées au prisme de la multiplicité des histoires et des mémoires qui s’y croisent. Il s’agira d’une part de retracer les évolutions de cette multiplicité dans leurs propositions muséales, leurs mises en récit mémoriels et historiques, leurs mises en intrigue pédagogique et politique. Simultanément, l’attention sera portée aux dimensions européennes et transnationales dans les évolutions différenciées de ces deux lieux de mémoire, en lien avec leurs objets, leurs matérialités, leurs projets.
12/02/2020 : Les lois mémorielles en Europe. Les modèles et leurs controverses avec Sébastien Ledoux (sciences po Paris) et Jordi Guixé (directeur observatoire européen des mémoires à Barcelone)
13/03/2020 : Mémoires, traces et controverses publiques autour de la question post-coloniale avec Ahmed Boubeker (sociologue) et Frédéric Callens (direction du Centre national de l’Histoire de l’immigration)
27/03/2020 : Politiques de la mémoire des passés troubles entre demandes et commandes avec Abderhamen Moumen (historien – Office national des anciens combattants) et Kerstin Stubenvoll (médiatrice à la Maison de la Conférence de Wannsee à Berlin)
Les phénomènes de résurgence des nationalismes à base identitaire qui traversent la plupart des pays d’Europe, mobilisent et re-visitent des histoires et des mémoires nationales en lien avec des enjeux d’actualité. Ils valorisent des récits qui ré-interprètent ou refusent des périodes troubles de leurs passés, lesquels, selon les contextes nationaux, conjuguent différentes dimensions (post coloniale, post communisme, post dictature, post guerre…). Dans le même temps, des dynamiques alternatives et des initiatives mémorielles se référant à ces passés troubles tentent d’élargir les cultures publiques de la mémoire historique en faisant droit à des mémoires négligées ou oubliées.
Le séminaire « Traces des passés troubles en Europe et fabrique des mémoires » porte un questionnement partagé sur ces passés troubles en s’appuyant sur des recherches pluridisciplinaires.
Au cours de 4 séances seront interrogés les usages publics de la mémoire qui rendent ces passés autres, à travers des dispositifs narratifs (mémoriaux, musées, commémorations, réparations) et des initiatives publiques qui en marquent les pertinences d’actualité. L’ambition du séminaire vise d’une part à décentrer les perspectives de recherche vers des dimensions transnationales de redéfinition des cultures publiques de la mémoire, et d’autre part à s’interroger sur les outils (éducatifs, numériques, enquêtes…) qui permettraient d’équiper les compétences critiques des acteurs publics de la mémoire.