Résumé : À partir d’un dispositif de captation de la marche en ville avec un oculomètre (eye tracker), cet article se propose de décrire le processus d’émergence d’une méthode ethnographique incarnée permettant d’accéder et d’analyser l’action d’autrui en train de se faire. Cette démarche ethnographique processuelle, plurielle et « intégrative » - car conviant les personnes participantes à l’analyse de leurs propres actions, procède à l’étude des déplacements urbains par leur analyse à la première personne. Cette manière de faire montre l’étroite relation entre dispositif d’enquête ethnographique et dispositif d’analyse. Une relation sensible et empathique au matériau de l’enquête (enregistrements vidéo des captations, entretiens d’explicitation et d’autoconfrontation) où prime un apprentissage de la perception d’autrui et de son action, offre l’occasion de passer d’une extériorité aux données observationnelles à leur appréhension « incarnée ». Il s’agit ainsi de pénétrer l’action en train de se faire au plus près et de comprendre ce qu’elle engage de l’individu.

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