La prénomination des enfants sans vie sur les registres de l’état civil français. Vers une réduction de leur liminarité ?

Philippe Charrier et Gaëlle Clavandier

Article de Philippe Charrier et Gaëlle Clavandier in Annales de démographie historique, vol. 137, n°1, 2019.

Depuis le milieu des années 1990, les enfants sans vie peuvent être enregistrés à l’état civil. Laissée à l’appréciation de leurs « parents », cette déclaration participe à l’émergence d’un processus de reconnaissance et d’individualisation. Malgré tout, il est incomplet dans le sens où l’acquisition de la personnalité juridique est impossible. Cette déclaration resterait donc orientée vers l’accompagnement du processus de deuil. Néanmoins, l’acte de prénommer ces « enfants sans vie » dépasse la stricte sphère familiale pour s’inscrire dans un registre institutionnel, l’état civil reconnaissant officiellement le projet parental.

Au-delà des dénominations que les « parents » peuvent donner à cet « enfant », nous verrons que les prénoms relevés dans les registres d’état civil sont globalement conformes au stock usuellement utilisé pour les enfants nés vivants. Ainsi, la prénomination revient à réduire la liminarité de ces enfants sans vie.

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