Documenter la vie dans les accueils de nuit, Séminaire « Aux frontières du sans-abrisme » en collaboration avec l’équipe « Cultures publiques » du Centre Max Weber

Vendredi 29 janvier 2016 à l’Université Jean Monnet, Saint Etienne, de 10h à 16h30

Programme de la journée

10h-13h  : « L’enquête et le documentaire cinématographique »,
Projection du film 300 hommes puis débat avec les réalisateurs Aline Dalbis et Emmanuel Gras, à la Maison de l’université, salle des spectacles

Synopsis : « Entre ces murs, il y a trois cents hommes, et il y a l’urgence. Ils ont des noms mais ils ont égaré leur histoire en route. Ils rient et se confrontent, ils refont le monde, celui qu’ils ont perdu. Ils ont un lit, et là ils attendront le jour. C’est Forbin, un accueil de nuit à Marseille ».

13h-14h : repas

14h-16h30 : « L’enquête historique : l’émergence des asiles de nuit à Paris », Lucia Katz, historienne, salle D08, bâtiment D

Résumé : « J’ai jugé qu’ayant vécu longtemps au milieu des malheureux, comme malheureux d’abord [...] Ensuite comme employé dans un asile en qualité de surveillant-secrétaire, j’ai jugé, dis-je, qu’il était bon de fixer un peu tout le monde sur les agissements, la forme des asiles, etc. et surtout du résultat obtenu. »

Ainsi s’exprime Charles Goujard après son séjour prolongé à l’asile de nuit. Son témoignage s’avère sévère. Cependant, il fallait fonder ces refuges pour pouvoir y passer.

Avant 1872, il n’existe pas, en France, d’abris pour les plus pauvres. Quelques années après la Commune, l’émergence des premières maisons d’hospitalité est encouragée. Bien que l’inspiration soit catholique, bourgeoise et monarchiste, un maillage d’asiles de nuit privés, puis publics, se met progressivement en place.

Comment et pourquoi l’hospitalité s’est-elle institutionnalisée ? Quels sont les présupposés et les pratiques des administrateurs, au jour le jour, dans l’expérience effective des asiles de nuit ? Telles sont quelques unes des questions auxquelles Lucia Katz répondra lors de son intervention.

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Séminaire organisé par le Centre Max Weber (UMR 5283, équipe 4 de recherche) avec le soutien du labex IMU et l’Université Jean Monnet, Saint-Étienne.

Équipes concernées : Cultures publiques