Debout-payé ? Le travail invisible des agents de sécurité privée

Sylvie Monchatre

Article de Sylvie Monchatre in Le droit ouvrier, N°908, 2024.

Premières lignes : La sécurité privée recrute, encore et toujours. La montée en puissance des politiques sécuritaires au sein des pays occidentaux, dans un contexte « post-11-septembre » actualisé par une menace terroriste plus ou moins persistante, lui ont fait connaître d’insolents taux de croissance. Or ce secteur souffre de cuisantes difficultés de recrutement. La perspective des Jeux Olympiques de 2024 fait d’ailleurs craindre aux pouvoirs publics un « risque capacitaire », au point que les demandeurs d’emploi sont sollicités à coups de primes incitatives et de formations allégées, entièrement financées. Les besoins sont tels que, pour certains observateurs, la sécurité privée risque d’être réduite à une question de pénurie de main d’œuvre, comme si l’enjeu était uniquement d’assurer une « présence visuelle » dans des lieux à protéger1. De fait, la mise en lumière de ce secteur en clair-obscur dans le cadre d’une communication de crise maintient le voile sur le contenu d’une activité d’autant plus mal payée qu’elle peine à être considérée comme du travail.

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