Partant d’une enquête empirique réalisée en 2016 auprès d’une quarantaine de jeunes adultes en « couple stable », l’objet de cet article est de tenter de comprendre comment, en l’espace de quelques années, une majorité de femmes semblent passer d’une phase où elles ont « profité de leur jeunesse » à celle d’un relatif désintérêt pour la sexualité conjugale hétérosexuelle. Alors que, comme jamais auparavant, les jeunes femmes ont pu vivre plusieurs expériences sexuelles et amoureuses, une fois en couple, on note une divergence d’attentes à l’égard de la sexualité. Elle est expliquée par des « besoins » masculins jugés plus irrépressibles.
L’article s’attache à montrer comment, face à eux, les femmes tentent de négocier et pourquoi, dans cette perspective, l’activité sexuelle apparaît comme une manière d’entretenir le lien conjugal. Seules quelques jeunes femmes se distinguent en mentionnant le désir sexuel qu’elles continuent de ressentir. Cette hétérogénéité de situations interroge sur la position de retrait des femmes et conduit à proposer une hypothèse en termes d’une moindre socialisation à la composante désirante de la sexualité.
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