Attribuer des sautes d’humeur aux hormones pour mieux refuser la pilule ? Faire du bégaiement un problème cérébral pour déculpabiliser les parents d’enfants bègues ? Envisager la dépression comme un manque de sérotonine auprès de patient
es hospitalisé es en psychiatrie ?Voici autant de situations où, dans la relation soignant
e/soigné e, les répertoires argumentatifs s’appuient prioritairement sur une référence à la biologie, au détriment d’autres types d’interprétations. Ce sont ces importations d’une grille d’analyse biologisante – désignées ici sous le terme de biologisation – qui sont explorées dans cet ouvrage. En se focalisant sur le domaine de la santé, il s’agit de comprendre dans quelle mesure les différents acteurs et actrices de ce champ (individus usagers, puissance publique, professionnel les…) font appel à « l’argument biologique » pour défendre leurs pratiques et leurs représentations : quand, comment, avec quels effets et à quelles fins sont priorisées des causalités biologiques relativement à des causalités sociales ?Les études de terrains ethnographiques et les réflexions théoriques rassemblées ici s’adressent aux chercheur
es en sciences humaines et sociales mais pourront intéresser plus largement des professionnel les de santé ou toute personne intéressée par les rapports de pouvoir traversant les questions de soin.À noter :
- avec la contribution de trois autres membres du CMW : Marlène Bouvet, Maëlys Bar et Christine Détrez (préface).
- Sinem Gunes, Justine Vincent et Laurine Thizy ont discuté leur ouvrage dans le cadre du podcast d’ENS Éditions Le Sens des mots.
En savoir plus : ouvrage disponible en versions imprimée et électronique (via OpenEditionBooks)