Amélie Pouillaude

Chercheur.e.s associé.e.s - CNRS/Univ. St Etienne

Post Doctorante

Équipe Cultures publiques

Docteure en sociologie (CLERSÉ, Université de Lille) depuis décembre 2023, qualifiée aux fonctions de MCF en section 19 et 74.

Thèse menée sous la direction de Manuel Schotté (Professeur des Universités, Université de Lille) et d’Aurélia Mardon (Maîtresse de Conférences HDR, Université de Lille), intitulée Performances esthétiques. Socialisation et évaluation des corps en twirling bâton et en gymnastique rythmique.

Résumé de la thèse :

Alors qu’ils demeurent des foyers importants de la pratique des femmes, les sports à vocation esthétique font l’objet de très peu d’enquêtes en sociologie. Leur intérêt réside dans le fait qu’ils se distinguent des activités sportives « ordinaires », en ce qu’ils entretiennent une proximité forte avec les pratiques culturelles et artistiques (Mennesson et Julhe, 2012). Ce faisant, l’apparence physique constitue une dimension centrale du processus de socialisation engagé par ces pratiquantes et des évaluations formulées par les juges de ces disciplines. Ainsi, la thèse se centre sur la question des « possibles corporels » (Schotté, 2016) offerts aux pratiquantes ainsi qu’aux juges, qui s’expriment via leur notation des performances.

Menée sur deux terrains sportifs, à savoir le twirling bâton et la gymnastique rythmique, qui entretiennent une proximité forte sur les plans moteur et réglementaire, l’enquête ethnographique met au jour des configurations différenciées des modèles de genre (Connell et Messershmidt, 2015) promus au sein des deux disciplines, qui s’expliquent à la fois par un décalage dans leur recrutement social et sexué et dans leur degré d’institutionnalisation. Si certaines entraîneures et juges tentent de s’affranchir des normes esthétiques et de genre en vigueur dans ces espaces, elles et ils ne parviennent finalement jamais à renverser l’ordre de genre hétérosexuel établi. Dès lors, ce travail permet de mettre au jour les manières dont la domination masculine se (re)joue, dans des espaces historiquement appréhendés comme des voies d’empowerment pour les femmes.

Chercheuse contractuelle CNRS (CMW, Université Jean-Monnet de Saint-Etienne) à partir de septembre 2024.

Membre du collectif Danses A2 depuis l’automne 2023, placé sous la responsabilité de Julie Thomas (financement INJEP).

Résumé du projet de recherche :

Si les danses à deux sont largement répandues, elles ne sont pour autant que peu investiguées en sociologie. En tant qu’activités physiques mixtes du point de vue du genre, pratiquées de manière régulière, autonome et/ou encadrée, reposant sur des traditions explicitement sexuées et hétéronormatives, elles forment un espace à l’aune duquel il apparaît heuristique d’analyser les recompositions actuelles des normes de genre et de sexualité. En effet, on y observe une prise en compte différentielle des réflexions sur le genre des rôles, le consentement et les violences hétérosexistes, de la part des pratiquantes comme des enseignantes.

Considérant que les danses à deux forment un système, pouvant être décrit par les propriétés techniques et culturelles différentiellement au reste de l’offre, et les propriétés sociales de leurs pratiquantes par rapport aux autres pratiquantes, notre projet se propose de poser les premiers jalons d’un espace social des danses à deux. En adoptant des méthodes mixtes qui croisent le traitement secondaire des données des enquêtes ENPPS 2020 et PC2018, avec des entretiens biographiques et des observations directes et participantes effectuées au sein de quatre danses à deux, il vise à objectiver les conceptions des pratiques portées par les acteurices au regard de leur trajectoire sociale et des modalités de leur pratique, à caractériser les modèles de circulation entre les danses ainsi qu’à identifier les leviers de transformation dont elles disposent concernant les évolutions actuelles relatives à l’hétérogenre.

Enseignante vacataire à l’UFR STAPS de Nantes Université en 2024-2025.

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