25 octobre 2013 : 9h30 Présentation du film documentaire : « A l’autre bout du paysage », réalisé en Palestine par Alissone Perdrix et Gaëlle Vicherd. Débat en présence d’Alisssone Perdrix.

Université Jean Monnet, Salle du conseil SHS (bâtiment G site tréfilerie, niveau 0)

Date :Vendredi 25 octobre 2013 à 09h30
Lieu :Université Jean Monnet, Salle du conseil SHS (bâtiment G site tréfilerie, niveau 0)

Première séance du séminaire de l’équipe 4 intitulé cette année 2013-2014 : Visualiser la recherche et dialoguer

Présentation

Au début, il y a des ateliers d’arts-plastiques, pour les enfants des camps de réfugiés en Cisjordanie. Il était question d’imaginer en dessinant une carte postale, des villes ailleurs, dans le monde. Cette proposition faite aux enfants est née de leur réalité : Ils ne peuvent pas se déplacer en dehors des étroites frontières du territoire palestinien morcelé. Les villes dessinées et fantasmées par eux, apparaissent alors comme des mirages, projections mentales à la fois drôles et lourdes de sens.
Le film est né a postériori, c’est à dire qu’il n’a pas été pensé lors de notre premier voyage en
Palestine, mais une fois de retour en France lorsque nous avons rencontré Amal, une Palestinienne en exil. Elle s’est prêtée au jeu de la traduction, et nous a révélé le contenu des paroles que nous avions rapporté de là bas. Son regard nous a donné la possibilité de recharger de sens un matériau que nous ne pouvions pas exploiter.
Le montage créé alors la possibilité d’un dialogue, d’un va et vient entre des lieux, réels, imaginés, revisités par la mémoire. Il confronte les représentations aux souvenirs et démolit les idées préconçues qui naissent avec l’évocation du mot Palestine. Jamais nous ne revendiquons une vérité ou une généralisation, mais proposons plutôt de considérer des singularités, à travers un regard en marge, tourné vers le quotidien, la culture Palestinienne.
L’absence de sous titre est un parti pris fort. Privé dans un premier temps du sens des mots, le spectateur reçoit ce que lui donne ces images. Les visages, les expressions, la musicalité de la langue peuvent faire sens au même titre que le langage.
C’est une possibilité pour le spectateur d’être face à l’autre, celui que l’on ne connaît pas, et de l’appréhender comme une altérité avant de le réduire au contenu de sa parole.
De la réception des images à la compréhension du sens des mots, le temps qui s’écoule est celui de l’éloignement culturel et géographique qui nous sépare de la Palestine.
Amal n’est pas une traductrice professionnelle, c’est une femme, singulière, avec une histoire,
une mémoire, des souvenirs. Le dispositif que nous lui proposons à travers ce film, déclenche sa parole.
La diversité des registres d’image participe à traduire cette distance qui la sépare de la Palestine.
Les images de là bas deviennent son hors champs, et l’appellent à ouvrir sa mémoire.

Synopsis

Ce n’est pas un film sur des palestiniens, mais avec des palestiniens, de là-bas, et d’ici.
Point de départ : des enfants vivant dans les camps de réfugiés en Cisjordanie imaginent la carte postale d’une ville qu’ils ne connaissent pas, et écrivent, au dos de cette carte, un petit texte, correspondant à leur vision de cette ville.
Plus tard, en France, Amal regarde les images tournées avec ces enfants, en propose des traductions et les fera résonner avec sa propre histoire d’exilée palestinienne.
C’est un dialogue entre des personnes singulières éloignées dans le temps et l’espace. Leurs histoires, réelles et imaginaires, se croisent, se répondent, et nous écartent des représentations attendues.
Il est question de regarder ailleurs, loin de l’endroit d’où l’on parle. L’imagination et la mémoire se mettent alors au travail…

Descriptif du film

Film documentaire
Année de réalisation : 2011
Lieu : Palestine / France
Format : 4/3
Son : Stéréo
Durée : 35 minutes
Langues : Arabe / Français
sous-titres : Anglais
Réalisation, image, son et production : Gaëlle Vicherd et Alissone Perdrix
Sous-titres et étalonnage : Gaëlle Vicherd et Alissone Perdrix

Équipes concernées : Cultures publiques

Publié le 24 octobre 2013