Justine Vincent a reçu le prix CNAF 2016

Justine VINCENT a reçu le prix CNAF 2016 pour son mémoire sur les familles recomposées.

Les familles recomposées soulèvent de nombreux enjeux et interrogations autour de la définition de la parenté. La naissance d’un enfant commun au nouveau couple (alors qu’au moins l’un d’entre eux a déjà eu des enfants au cours d’une précédente union) et ses effets sur la famille en recomposition nous semblaient un objet fécond pour éclairer les éventuelles mutations qui touchent au modèle de parenté jusqu’alors dominant. Il s’agissait ainsi de saisir les normes d’intelligibilité - soit l’ensemble des représentations et croyances - de ce que "doit" être la famille pour ces parents en famille recomposée. Ce sont également leurs implications identitaires que nous souhaitions analyser.

L’enquête reposait sur un corpus d’entretiens menés dans une approche biographique auprès de seize individus ayant eu un enfant avec leur nouveau conjoint dans les six dernières années. La perspective était de saisir le « processus de recomposition » conjugale et familiale et les significations lui étant attribuées.
Si ces familles semblent rompre quelque peu avec le modèle familial dominant fondé sur la biparentalité exclusive, il s’avère qu’elles s’en éloignent très peu dans la signification que les individus donnent à l’ensemble de ces liens familiaux inédits. Le sens donné à un projet d’enfant commun, et la naissance de celui-ci viennent souligner la prégnance forte du sang partagé pour définir la « véritable » parenté. En réalité, ces nouvelles naissances, plus que de « normaliser » la configuration familiale, semblent venir en souligner l’a-typique. Elles laissent par ailleurs entrevoir que, plus qu’à une absence complète de normes autour de ces familles dites « désinstitutionnalisées », les protagonistes de la recomposition sont confrontées à des systèmes normatifs hétérogènes, ce qui n’est pas sans implication sur leurs identités familiales.

Publié le 18 novembre 2016